à la découverte
 de CANAL B

C’est l’une des plus anciennes radios que compte notre fédération. Canal B est né à Bruz, une ville au sud-ouest de Rennes, en 1984. Tout commence par un club. Il se réunit chaque semaine au Grand Logis (le centre culturel géré par la ville) et entres autres activités, on commence à y faire de la radio. Si quelques-un.e.s des membres sont passé.e.s par Radio Savane (une radio rennaise née de la libération des ondes en septembre 1981, qui sera rachetée par la franchise Fun Radio par la suite), la majorité d’entre eux sont novices. Niveau musique, ils le sont moins. Dès le début, une ligne musicale orientée rock se dessine. « Parmi eux, il y avait les futurs organisateurs de la Route du rock », explique Yann Barbotin, le programmateur musical et journaliste culturel de Canal B, où il exerce depuis 2000. Marinière et casque sur les oreilles, il prépare son émission quotidienne. Entre deux montages, il accepte de nous raconter l’histoire de Canal B, qu’il a commencé à écouter dès l’adolescence. « À la fin des années 1980, on entendait Sonic Youth, les Pixies, un peu de rap et de musiques électroniques. À ce moment-là, à part dans les émissions de Bernard Lenoir sur France Inter, on n’entendait pas ces genres de musique à la radio », se rappelle l’homme. Si la station n’a le droit d’émettre que le week-end dans ses jeunes années, elle devient rapidement permanente. Puis en 1991, elle adhère à la Ferarock « Canal B rejoint la fédération dès le début, mais elle ne fait pas partie des créatrices, comme je l’ai longtemps cru », précise Yann.

De Bruz à Rennes

En 2007, les studios déménagent dans le quartier de Maurepas à Rennes. « Le Grand Logis était accueillant, mais nous rapprocher du centre-ville de Rennes, ça permettait d’accéder plus facilement à l’UBU, au Jardin Moderne, à l’Antipode (les salles de concert emblématiques de la ville, NDLR)… avant il fallait 3h de transport en commun pour aller faire une interview d’un quart d’heure. Et puis la plupart des bénévoles venaient de Rennes. Il y avait un vrai engagement de leur part, pour venir jusqu’à Bruz. » Retrace Yann. Un changement mené par le directeur historique de la radio, Yvon Penvern, malheureusement décédé en 2014. Dans ces nouveaux locaux mis à disposition par la ville, la radio qui était jusqu’alors essentiellement musicale va commencer à développer de l’information locale. Une première ! Différents animat.eur.rice.s vont se succéder à ce poste. En parallèle, l’antenne s’ouvre de plus en plus, les partenariats se multiplient.

Un côté « espiègle »

En 2015, la radio déménage à nouveau, dans le sous-sol de la maison des associations, toujours à Rennes. À deux pas de la gare, en face de l’esplanade du général de Gaulle : un point névralgique, idéal pour recevoir des bénévoles, invité.e.s et partir en reportage. Une nouvelle ère s’ouvre à nouveau, notamment avec l’arrivée de Patrick Florent à la direction (s’il est désormais parti vers de nouvelles aventures professionnelles, l’on salue son formidable travail à Canal B, mais également au sein de la CORLAB, où il a beaucoup œuvré !). L’éducation aux médias commence à se développer, dans une idée de s’ouvrir aux plus jeunes. La radio se féminise et l’on y écoute désormais des émissions féministes, écologistes… Depuis presque quarante ans, Canal B ne cesse de se réinventer, en gardant toujours un côté « espiègle », comme le défini Quentin Lejas, son nouveau coordinateur. Une touche aussi importante que sa ligne éditoriale, axée sur le local, la musique et la culture en général, sans pour autant avoir de public « cible ». Et ce qui est peut-être le plus touchant, c’est que l’enthousiasme autour de cette radio emblématique du paysage sonore rennais reste intact : dans les bénévoles, les salarié.e.s, les audit.eur.rices. On a hâte de découvrir le Canal B de demain !