Radio Kreiz Breizh a ses emblématiques : de Jean-Pierre Le Guyader l’animateur historique à Morgan Large la journaliste engagée. Il a semblé judicieux de faire découvrir une autre facette de la radio. Spotlight on Brittany est une émission tout en anglais d’une demi-heure, produite tous les mois, diffusée sur Radio Kreiz Breizh et Radio Bro Gwened. Robert Millar, qui y est bénévole depuis 2013, nous la présente.
C’est un sexagénaire à la bonne humeur communicative. Robert Millar vous regarde de ses grands yeux verts et vous répond dans un français irréprochable, à l’accent british caractéristique. Il fait partie de cette vague d’anglo-saxons arrivés en Bretagne au tournant des années 2000. Ancien professeur en Angleterre, où il faisait étudier les médias à ses élèves, il arrive en France en 2009. Là, il donne des cours de français pour les anglais, les aident aux traductions et les accompagnent dans leurs démarches administratives, « je suis en retraite maintenant, je fais ça pour le plaisir », lance-t-il l’air malicieux. Et puis en 2013, il revient aux médias en devenant bénévole pour Spotlight on Brittany. « J’ai d’abord été interviewé par l’émission et je me suis dit « qu’est-ce que c’est que ça, c’est intéressant ! » ». Ni une, ni deux, il y devient reporter bénévole.
Et alors, ça fait quoi d’être bénévole sur l’émission ? « C’est l’occasion de rencontrer des gens et l’on ne sait jamais sur qui on va tomber. Ça ouvre des portes, RKB, ça interpelle ! ». Mais tous les mois, une forme de démotivation frappe, « à chaque fois, je me dis que je ne vais pas le faire. Et puis, je prends mon zoom et je vais sur le terrain. Ça me plaît et je recommence ! ».
De l’anglais, langue minoritaire, sur les ondes
À l’origine de l’émission de radio, l’association intégration Kreiz-Breizh (AIKB) basée à Gouarec. Fondée en septembre 2003, elle a pour vocation l’accueil des nouveaux arrivants anglais et leur intégration dans la population locale. 560 familles en sont adhérentes. Mais quel rapport avec Spotlight on Brittany ? « Un jour, la présidente de l’association a rencontré le président de RKB. Ils ont parlé du fait que la radio était en breton, une langue minoritaire. Et le président s’est dit « mais l’anglais, c’est aussi une langue minoritaire en Bretagne », et c’est comme ça que l’idée est née ». Simple, mais attention, pas simpliste. L’émission va se lancer en 2009, avec au début, des retraités de la BBC et un ancien des radios dans les bases militaires allemandes. Avec la mission de parler de la Bretagne et ce qu’il s’y passe de positif en anglais, à destination des anglophones et de toutes les personnes qui souhaitent entendre de l’anglais. « C’est une émission qui valorise la Bretagne, mais dans une autre langue que le breton. Les interviewers sont tous d’origine anglaise, mais les interviewés ne sont pas tous anglais », résume Virginie Botrel. Et effectivement sur les deux à quatre invités par émission, c’est coloré de différents anglais. « Tous les accents sont là, mais quand un anglais parle, c’est véritable », s’amuse Robert Millar.
Des rencontres
Cette année, c’est un groupe de six qui travaille sur l’émission, « tous des profs retraités », comme notre protagoniste. Dont trois qui font du reportage. À noter que toutes les interviews sont retranscrites « elles sont utilisées pour des cours d’anglais au collège ou au lycée du coin ». Tout est fait à Gouarec, le siège de l’association. Les enregistrements se font sur des zooms et le montage sur des ordinateurs appartenant à l’AIKB. C’est la région et le département qui ont aidé à l’achat du matériel via l’association. En contrepartie, l’émission inclut des reportages qui traitent de l’Europe. Mais les sujets concernent d’abord le centre-Bretagne, quelques escapades dans d’autres villes avec la rubrique « out & about ». Et des rencontres surtout. Comme dernièrement, Olivia Lomenech Gill, la dessinatrice de Les Animaux Fantastiques, écrit par JK Rollings, basée à Saint-Nicodème.