L’Alimentation Autrement

Saison 2

 

L’Alimentation Autrement

Saison 2

 

Une série de reportages radiophoniques sur l’alimentation durable et la lutte contre le gaspillage alimentaire en Bretagne. 

Un projet mené en partenariat avec la Mce et la COBEN.

Opération réalisée avec le soutien de l’ADEME. Ce projet a bénéficié d’une aide de l’Etat opérée par la Caisse des dépôts et des consignations au titre du Programme Investissements d’Avenir.

Nos reporters repartent pour une deuxième saison sur les routes de Bretagne ! Toujours à la rencontre de ceux qui font bouger les lignes en matière d’alimentation. Au programme, six thèmes dans l’actualité cette année 2021 : justice sociale, éducation à l’alimentation, lutte contre le gaspillage alimentaire, transition agricole, transition alimentaire et dynamiques territoriales. Des témoignages éclairants ou touchants, pour se mettre au point sur la question, et qui sait, s’engager soi-même.

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Épisode 1 : Le Village Alimentaire

Pour ce premier épisode de la saison 2 de l’Alimentation Autrement, on s’intéresse à l’insécurité alimentaire. Aggravée par la crise sanitaire de la Covid-19, on estime que 12 % des adultes habitent un foyer qui connaît cette situation. Leur alimentation est souvent déséquilibrée, pauvre en fruits, légumes et en nutriments protecteurs. Selon l’Insee, 8,8 millions de personnes vivent aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté et 5 millions de personnes ont recours à l’aide alimentaire en France.

Au Village Alimentaire à Rennes (35), crée par l’association Cœurs Résistants, en concertation avec d’autres structures de la ville, on lutte contre cette vulnérabilité. Ouvert à la fin du premier confinement dans le gymnase de La Courrouze à Rennes, pour faire face à la demande alimentaire (20 à 30 % de demandeurs supplémentaires), il a pris ses quartiers dans un nouveau local à l’automne 2020. C’est dans un ancien bâtiment inoccupé de l’hôpital Guillaume Régnier. Romain Leduc de C Lab est allé y poser son micro. Avec lui, partons à la rencontre des bénévoles, bénéficiaires ou actrices et acteurs de la structure.

Épisode 2 : Le CIVAM

Les centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (CIVAM), sont des groupes d’agriculteurs et de ruraux qui travaillent collectivement à la transition agroécologique. Un réseau de 130 associations maille la France depuis 60 ans, dont le CIVAM AD 56 fait partie. Un regroupement d’éleveurs dans le Morbihan, qui échangent pour créer des systèmes d’exploitation plus durables.

Un accompagnement individuel et collectif, que Gaël Le Du, de Radio Bro Gwened, est allé découvrir sous l’angle de la transition agricole. L’occasion, aussi, de faire le tour des enjeux à venir : de la transmission des fermes à la taille de celles-ci… Autant d’épineuses questions, qui feront l’agriculture de demain.

Épisode 3 : Du foin dans les sabots

C’est un bourg avec de jolies pierres en granit, qui témoignent d’un passé économique florissant. Guerlesquin était une place de commerce importante en Bretagne, où avaient lieu des foires aux bestiaux réputés et des marchés. Situées dans le Trégor, côté Argoat, les terres ne sont pas aussi riches que sur la côte, mais l’agriculture fait partie de son ADN. À la ferme de Kerdennet, Vincent Queniat est paysan-artisan. Comme une synthèse de l’histoire du territoire. Il élève du poulet et du porc bio et avec sa femme Céline, ils transforment et commercialisent les produits issus de deux exploitations biologiques familiales. D’un côté, Pierre et Michel font du lait de vache bio, de qualité STG ou « lait de foin ». À l’atelier de la zone du Roudour, Céline, Lisa et Claudia transforment le lait en produits laitiers frais (yaourts, fromage blanc, riz au lait). La boutique « Du foin dans les sabots » commercialise les produits auprès des particuliers et des restaurants collectifs de la région.

Anthony Guignard de Radio Kreiz Breizh est allé à la rencontre de Vincent Queniat, pour découvrir ce travail paysan multiactivité. Une vision de la production, la transformation à la vente. Et une aventure familiale axée sur des valeurs de bien consommer. Alors, comment ça se passe le circuit court ?

Épisode 4 : Le Champ Commun

Bienvenue à Augan ! Un bourg du centre du Morbihan, tout proche de la forêt de Brocéliande. Le charme de ces villages posés dans un joli écrin de nature. Mais, aussi charmant soit-il, il n’est pas épargné par les problèmes ruraux communs : la difficile question du maintien des commerces locaux dans les petits bourgs, la disparition des lieux de convivialité, le manque de lieux culturels… Alors, le 4 décembre 2009, la coopérative du Champ Commun est créée pour répondre à ces questions. En janvier 2010, elle s’installe dans une grande maison, pas loin de l’église. C’est une SCIC, une Société Coopérative d’Intérêt Collectif, une forme commerciale à intérêt désintéressé. Ce commerce, multiactivités et multiservices de proximité regroupe désormais une épicerie, un bar, une auberge, une cantine, une micro-brasserie, un relais postal et une partie « Essaimage » (formation et accompagnement de porteurs de projets). Un lieu par et pour les citoyens, où 188 associés et 13 salariés travaillent. Dans lequel le circuit-cours, le bio et le local sont mis en valeur sans pour autant écarter le conventionnel. Ici, tout le monde doit pouvoir faire ses courses.

Timbre FM est voisine du Champ Commun. Son studio est à seulement une centaine de mètres. Loïc Le Hir est allé à la rencontre de celles et ceux qui font vivre l’endroit. Un point sur l’aventure, qui a commencé il y a dix ans.

Épisode 5 : Familles Actives

Une grande maison en béton, rehaussée d’un toit en zinc vert passé, en bordure de la rocade nord de Fougères. Le Centre Social Familles Actives est un centre social comme il en existe d’autres en France. À cela près qu’ici, depuis 2004, les projets d’éducation alimentaire sont construits à travers une démarche d’éducation à l’environnement. Les programmes pédagogiques visent à permettre aux jeunes de comprendre leur environnement proche, afin qu’ils en deviennent des acteurs éco-responsables. « Ne pas faire hors-sol » est le leitmotiv de la structure, dans la façon de transmettre les savoirs, comme dans la manière de se nourrir.

Une valeur portée comme un mantra, mais qui n’a pourtant rien de la formule magique… et porte ses fruits, comme l’a découvert Romain Leduc de C Lab. Le jeune homme est parti dégainer son micro au Centre Social, pour rencontrer l’équipe qui l’anime et comprendre le projet global.

Épisode 6 : Le GAB 56

Qui n’a jamais fait l’expérience vertigineuse, de choisir un paquet de café dans un hypermarché, où le rayon fait parfois, deux fois la taille de son salon ? Alors que l’offre de nourriture est pléthorique, comment en choisir une saine et durable, sans toutefois se ruiner ? L’équation, souvent compliquée à nos yeux plébéiens, devient bien moins difficile à régler après un challenge « alimentation positive ». Celui-ci est, entre autres, mis en place par le GAB 56 dans le Morbihan. Cette structure est un groupement de producteurs bio, qui vise à fédérer les agriculteurs en bio, mais également à développer la représentation de ces produits.

Et puisque ces dernières années, les fermes bio ont considérablement augmenté en Bretagne, passant de 1050 en 2009 à 3 619 en janvier 2021 (soit de 2,8 % à 13 % des fermes en Bretagne en 10 ans), le GAB a de quoi faire. Gaël Le Du de Radio Bro Gwened, est allé tendre son micro du côté Locqueltas, pour interroger les acteurs et actrices de la structure et découvrir comment ils appréhendent les enjeux de l’alimentation.

Épisode 7 : Aux goûts du jour

« À la découverte de l’alimentation », un slogan ambitieux ? Oui, mais qui résume tout des actions de l’association « Aux Goûts du Jour ». Un projet qui commence il y a quinze ans, sur les bancs de l’école. Trois ingénieurs agroalimentaires réfléchissent à une association qui irait au contact du public, pour parler d’alimentation. Désormais, trois antennes, à Quimper, Brest et Rennes permettent de rayonner sur toute la Bretagne, et même ailleurs. L’idée : développer l’esprit critique vis-à-vis de la nourriture et d’aider les gens à retrouver la satisfaction de bien manger. Parce que se nourrir, ça doit d’abord être un plaisir.

Emmeline Verriest est la directrice co-fondatrice de l’association. La jeune femme, raconte avec entrain et pédagogie la naissance du projet, son intérêt et en filigrane, ses convictions. Anthony Guignard de Radio Kreiz Breizh est parti à sa rencontre, pour l’épisode 7 de la saison 2 de l’Alimentation Autrement.

Épisode 8 : Le cabas des champs

Le cabas des champs est un projet solidaire et participatif qui existe depuis 2012. Mis en place sur le quartier de Kerangoff à Brest à la demande des habitants. Le principe ? Pouvoir faire des commandes en groupe, dans l’optique de se procurer des aliments issus des circuits courts (avec des producteurs locaux) bio et de qualité, à des prix plus raisonnables qu’ailleurs. Dans l’idée que tous les portefeuilles puissent en profiter et que les prix soient corrects pour les consommateurs et les producteurs. Une façon, aussi, de consommer hors des circuits de la grande distribution. Une fois par mois, les personnes qui s’y sont inscrites se retrouvent dans le hall du centre social de Kerangoff. La préparation et la récupération des commandes s’étalent tranquillement sur la matinée. Les gens se connaissent, restent discuter, c’est un lieu fort de la vie du quartier.

Maxime Bertail de Radio U est parti à la découverte de cette initiative, qui n’aide pas simplement à aller vers une alimentation saine : c’est une expérience collective qui créer des liens et peut sortir certaines personnes de la solitude.

Épisode 9 : Le PAT Redon Agglomération

Redon agglomération, est une communauté de communes au carrefour de trois départements (Ille-et-Vilaine, Morbihan et Loire-Atlantique) et deux régions (Bretagne et Loire-Atlantique). Des terres fertiles, où plus de 800 agriculteurs et agricultrices sont installé·e·s. Alors ici, pas étonnant qu’à partir de 2017, près de 150 organisations de professionnel·le·s ou de citoyen·ne·s se soient mobilisées pour élaborer la charte d’un Plan Alimentation Territoire (PAT) et de son plan d’action. Le PAT, quèsaco ? C’est en 2014, avec la parution de la Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (LOAAF), que ce concept se développe. Avec la volonté de rassembler les politiques agricoles et les politiques alimentaires dans l’idée de rapprocher la production de la consommation. À Redon, il est en place depuis 2018. Le but ? Soutenir la production locale et biologique. Mais également, permettre au plus grand nombre d’avoir accès à une alimentation de qualité. Un beau programme, mais qu’en est-il sur le terrain ?

Loïc Le Hir, Alexane Le Cor et Nawel Lenormand de Timbre FM, sont parti·e·s à la rencontre des acteurs et actrices de cette dynamique. De la restauration collective, à une épicerie solidaire, en passant par une ferme espace-test, l’on part à la découverte de ces initiatives qui font bouger les choses, dans nos assiettes, mais aussi dans nos terres !

Épisode 10 : Le PLAA d’Hennebont

Depuis octobre 2019, à Hennebont dans le Morbihan, on applique un programme local alimentaire et agricole (PLAA). Derrière cet acronyme se cache une déclinaison de la Charte de l’alimentation et de l’agriculture du pays de Lorient, elle-même inspirée des projets alimentaires territoriaux (PAT) portés par l’état avec l’objectif de relocaliser l’agriculture et l’alimentation dans les territoires. Des défis à relever au local autour de quatre axes centraux : préserver les espaces et les emplois agricoles ; accompagner la transition alimentaire ; faciliter la consommation de produits alimentaires locaux respectueux de l’environnement et de la santé ; préserver le patrimoine agricole et alimentaire. Le tout imaginé avec les acteurs et actrices agricoles et alimentaires du territoire pour une durée de quatre ans. Alors concrètement, ça donne quoi ? Des menus végétariens dans les cantines publics tous les midis ou encore le ramassage des poubelles avec des cheveux de traits. Autant dire qu’ici, on fait preuve d’imagination !

Damien Tillard de Radio Balises est parti promener son micro dans la commune à la recherche des initiatives qui font bouger les lignes. Des rives du Blavet à l’ombre des pommiers d’un verger citoyen, il nous raconte l’histoire d’une ville qui cherche à se réinventer pour un futur plus vert.

Épisode 11 : L’AMAP Karaez

Le gaspillage alimentaire en France, c’est près de 10 millions de tonnes de nourriture consommable jetées chaque année. Soit 150 kg par personne. Alors pour réduire la note, il ne suffit pas de vérifier avec zèle la DLC (date limite de consommation) des yaourts au fond du frigo, afin d’éviter de les oublier (même si c’est déjà bien, hein). Non. Il faut réfléchir de façon globale et remonter à la source, là même où commencent déjà les pertes : dès la production. C’est ce que les AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) ont compris. Outre la volonté de favoriser une agriculture respectueuse de son environnement et qui rémunère correctement les paysan·ne·s qui la produise, ce système d’achat a le bénéfice d’éviter le gaspillage. Le lien direct entre les producteurs et consommateurs permet un ajustement entre ce que produisent les premiers et les besoins des seconds. Idéal pour ne produire que ce qui sera consommé !

À Carhaix, l’AMAP existe depuis déjà dix ans. Une initiative qui s’est lancée entre voisin·e·s et permet désormais à une cinquantaine de familles d’en profiter. Gaël Le Du de Radio Bro Gwened est parti à la rencontre de la présidente de l’AMAP Karaez, Valérie Gobillard et de l’un des maraîchers de l’association, Giovanni Spatuzzi, afin de découvrir son fonctionnement. Il en revient avec des témoignages touchants et de bonnes idées pour mieux consommer au quotidien.

Épisode 12 : Les Cols Verts

En 2017, l’association Les Cols Verts investit le quartier du Blosne à Rennes. Leur ambition ? Faire changer d’échelle l’agriculture urbaine et favoriser la transition alimentaire des territoires. Ce réseau associatif d’échelle nationale comporte désormais des antennes un peu partout en France. Un essaimage pensé dans le but d’apporter des solutions protectrices de la biodiversité, créatrices d’un rapprochement bénéfique entre l’Homme et la nature, porteuse d’un mieux-vivre pour les populations urbaines et vectrices de développement économique.

À Rennes cela prend forme de plusieurs manières, comme avec « Le potager des cultures ». Une microferme, périurbaine et de maraîchages bio, placée derrière les locaux du Triangle, le centre culturel du quartier : un havre de verdure en pleine ville ! 2000 m² de terrain, tapissés d’une herbe grasse parsemée de trèfles. Une oasis de biodiversité constellée de bac en bois, d’où sortent les récoltes. Un lieu de rencontre, de mixité sociale et d’apprentissage à destination des 3 à 99 ans. Idéal pour se reconnecter à la nature et faire aimer les courges aux enfants !

Claire Messager de C-Lab est partie à la découverte de cette association et de son travail au local. Elle y a promené son micro, entre les animations dispensées dans des écoles, les collèges… Au « Potager des cultures », entre les bénévoles qui viennent se ressourcer les mains dans la terre et les élèves qui viennent apprendre à planter une carotte. Un beau reportage !