MÉMOIRES DE VI(LL)ES : MONTFORT-SUR-MEU
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Camille Bouetard et Annick Renault © Sarah Chajari – L’atelier du canal
Mémoires de vi(ll)es est un projet de collectages radiophonique porté par l’association Petites Cités de Caractère® de Bretagne et la Coordination des radios locales et associatives de Bretagne (CORLAB). Le projet Mémoires de vi(ll)es s’est déroulé à Montfort-sur-Meu de juillet à septembre 2023. Il a été réalisé par la radio Fréquence 8, basée à Montfort-sur-Meu.
LES HABITANT·E·S
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Les participants de la résidence autonomie de l’Ourme ont beaucoup de choses à dire et à transmettre, et c’est dans une ambiance conviviale qu’Hélène Rochefort (93 ans) de Saint-Maugan, Monique Trinquart (85 ans) d’Iffendic et Annick Renault (86 ans) s’approprient le micro pour croiser leurs vécus. Camille Bouetard, le plus jeune de la bande (71 ans) a toujours des bêtises et des chansons à partager.

Bruno Yann Baron attaché de conservation patrimoine et Fantine Rosel des Petites Cités de Caractère® de Bretagne © Sarah Chajari – L’atelier du canal

Camille Bouetard et Annick Renault © Sarah Chajari – L’atelier du canal

Fantine Rosel des Petites Cités de Caractère® de Bretagne et Hélène Rochefort © Sarah Chajari – L’atelier du canal

Hélène Rochefort dans jardin © Sarah Chajari – L’atelier du canal

Hélène Rochefort © Sarah Chajari – L’atelier du canal

Monique Trinquart © Sarah Chajari – L’atelier du canal
LES ÉPISODES
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Des moissons au barratage
Dans les années 1950-70, l’enfance et la jeunesse dans les campagnes brétilliennes restent connectées au modèle traditionnel. Les adolescents et jeunes adultes participent aux travaux agricoles qui suivent le train des saisons, comme les moissons. C’était l’époque où l’on chargeait les bottes de paille à la fourche, où l’on fabriquait son beurre et son pain, l’époque où l’on tuait le cochon et où l’on s’amusait bien quand même…
« Il fallait faire le tour du champ avec les faucilles, avant de passer la machine attelée par deux chevaux. La faucheuse lâchait tous les trois ou quatre mètres des « javelles » (gerbes) de façon à ce que nous, derrière, on passait ramasser. Puis toute la soirée, jusqu’à 9 h du soir, on liait les javelles. On n’aimait pas beaucoup parce que ça nous mettait des éclats de paille sous les ongles. »
Les fêtes après les moissons et le remembrement
Après un travail difficile, le dernier jour des battages, c’était la fête ! Le grain était à l’abri, donc les hommes et les femmes pouvaient souffler. On sortait l’accordéon et l’harmonica : la soirée se terminait fort tard et le vélo ne rentrait pas toujours très droit ! Les aînés se rappellent aussi de jeux qui se pratiquaient à la ferme et des occupations sur leur temps libre. En termes de paysage, les petites parcelles séparées par des talus et les vaches gardées par le patou constituaient les marqueurs de l’agriculture traditionnelle bretonne, avant que la Bretagne n’entre en transition. La radio s’empare du thème du remembrement : grande métamorphose de nos campagnes.
« On était deux et puis on s’arrangeait pour garder les vaches chacun son tour. Il fallait les sortir le matin vers 7h pour les traire, et les ramasser le soir à 5-6h pour la deuxième traite. »
L’alimentation et les commodités d’autrefois
Dans les années 70, les paysans produisaient encore de tout, essentiellement des produits de la terre ou des animaux de la ferme (sans oublier le pommé !) et vendaient le surplus. Boulangers et épiciers faisaient leur tournée à domicile, alors les sorties « en ville » étaient espacées dans le temps. Les commodités étaient aussi bien plus précaires que de nos jours : pas d’électricité ni d’eau courante dans les fermes ! Difficile aujourd’hui d’imaginer tirer l’eau du puits ou laver son linge au lavoir. Derrière ces pratiques, c’est toute notre relation à l’eau qui est interrogée.
« On mangeait principalement nos légumes, beaucoup de patates et de carottes, mais on achetait quand même de temps en temps. Le principal, c’était le kilo de sucre, la demi-livre de café, une bouteille d’huile et des pâtes, pas très souvent. Le vinaigre, on le faisait à la maison avec notre cidre. »
Discussions autour de photos d’antan
Yann Baron, animateur du patrimoine à Montfort-sur-Meu, montre aux habitants des photos anciennes comme supports aux échanges. Après les traditions agricoles, le groupe discute des modes de construction anciennes et écologiques en terre et paille. Enfin, sont abordés les vestiges patrimoniaux de la cité comme la tour Papegaut ou la porte Saint-Nicolas (aujourd’hui disparue).
« L’usine Patry de Monfort fabriquait des machines agricoles, on en retrouvait dans tout le secteur dans les fermes les plus anciennes. »
MONTFORT-SUR-MEU : LE PÔLE HISTORIQUE DU PAYS DE BROCÉLIANDE
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Crédit photographique : LAMOUREUX Alexandre.
Située à l’ouest de l’Ille-et-Vilaine, dans le grand bassin rennais, Montfort-sur-Meu fait partie du Pays de Brocéliande et en constitue le pôle historique.
Le site a été occupé dès l’Antiquité et la période gallo-romaine. Des traces de peuplement ancien sont encore visibles : des mégalithes en forêt de Montfort et une voie romaine reliant Rennes à Carhaix. En franchissant le Meu, celle-ci était la porte d’entrée vers la Bretagne intérieure.
Cette occupation précoce est due à une situation géographique idéale car Montfort est installée à la confluence de deux rivières: le Meu et le Garun, et est placée en lisière de la forêt de Brocéliande. Ces trois éléments constituent des moyens de défense et de développement des ressources favorables à l’installation d’une cité.
Ce n’est qu’au XI• siècle que le nom de Montfort apparaît dans les textes. Son fondateur est Raoul 1°’ de Gaël-Montfort, guerrier intrépide, fils d’un seigneur anglais.