L’Écomusée des Monts d’Arrée & Transistoc’h :

sensibiliser les élèves à la recherche d’informations

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C’est un lundi de mars gris arrosé d’un léger crachin dans les Monts d’Arrée. Sur la route qui mène à Saint-Rivoal (29), on perçoit encore les traces des incendies de l’été 2022. Puis à mesure que l’on se rapproche du bourg, seulement les arbres esquintés par la tempête Ciaran le 1er novembre 2023. « C’est vrai qu’elle a fait beaucoup de dégâts dans le coin ! », confirme Brendan Petit, chargé de médiation à l’écomusée des Monts d’Arrée. Ce jour, il est à l’école de Saint-Rivoal avec Pierre-Yves Boussard, animateur à Transistoc’h (Radio Evasion) pour le projet « Du musée au micro ». L’année dernière, les deux avaient déjà collaboré ensemble sur « Du musée au micro », avec l’ITEP de Brest. « Mais c’était totalement différent, les élèves étaient plutôt citadins et nous avions travaillé à leur faire découvrir les Monts d’Arrée », relate Brendan. L’établissement scolaire se trouve dans le bourg, à deux pas seulement de l’écomusée des Monts d’Arrée. « C’est un peu la deuxième cour de récré des élèves », explique l’homme dans un sourire, « je les connaissais déjà presque tous avant le début du projet ».

« Nous sommes sur la même longueur d’onde méthodologique, c’est idéal ! »

Ce jour, ils sont 19 élèves présent·e·s, il s’agit d’une classe bilingue breton/français, qui réunit des élèves du CE1 au CM2. C’est la cinquième séance du projet, qui a débuté le 11 décembre 2023. Le sujet qu’iels ont choisi ? La tempête Ciaran. « Ça les a tout de suite accroché·e·s », assure Olier Robin, l’instituteur. « Nous avons d’abord présenté le projet et les outils radio, puis nous avons défini avec les élèves les thèmes que nous allions aborder et six groupes ont été créés avec des sujets différents ». Armel et Glenn, deux des élèves les révèlent : « Nous avons décidé de travailler sur la tempête Ciaran avec Brendan, Pierre-Yves et Olier. Il y a six sujets : les dégâts matériels de la tempête, les émotions ressenties durant cette tempête, les infox liés à la tempête, les dégâts de la tempête sur la nature, la comparaison entre la tempête de 1987 et celle de 2023 et les phénomènes météorologiques ». Du musée au micro permet ainsi de documenter le ressenti des enfants, mais pas seulement. « Là, on encourage aussi les enfants à s’interroger sur le territoire et ce qu’il s’y passe ainsi que sur les habitants du territoire, soit le cœur du travail que l’on mène à l’écomusée », complète le chargé de médiation, avant d’ajouter, « ils travaillent sur l’histoire du territoire via des collectages qu’ils mènent. Et puis, avec la radio, ça permet de travailler sur un autre type de support pédagogique. Avec Pierre-Yves et Olier, nous sommes sur la même longueur d’onde méthodologique, c’est idéal ! ».

Sensibiliser les élèves à la recherche d’informations

Il est 14 h passé et l’atelier radio débute. Aujourd’hui, justement, Basile Montagne, météorologue amateur et bénévole du site infoclimat.fr (ainsi qu’également co-président de Transistoc’h (Radio Evasion)), est venu répondre aux questions des élèves. Le matin, la classe a travaillé à l’écriture de questions. « Posez vos trousses et règles », invective l’instituteur. Le silence règne. Pierre-Yves lance : « et c’est parti pour les questions ! ». L’enregistreur tourne, un garçon s’occupe de tendre le micro et une fille de veiller à son bon fonctionnement au casque. L’animateur de Transistoc’h s’assure que tout se passe bien. Les élèves ont leurs tables rassemblés en îlots, sur celui de devant, on pose les questions. « Qui donne le nom aux tempêtes ? (…) Y a-t-il eu des infox sur la tempête Ciaran ? (…) Quels sont les différences entre la tempête de 1987 et celle de 2023 ? ». Le bénévole répond aux questions avec pédagogie et lorsqu’une donnée lui échappe, comme le record de vent enregistré dans les Monts d’Arrée, il recherche l’information sur son smartphone via le site info-climat.fr. Une manière aussi de sensibiliser les élèves à la recherche d’informations.

« C’est grâce à des projets extérieurs comme celui-ci que l’on peut faire de l’éducation aux médias »

Après avoir écouté Basile, les groupes vont s’atteler à écrire une chronique de deux minutes qui revient sur ce qu’ils ont appris, en résonnance avec le sujet qu’ils ont choisi. Les élèves se retrouvent par groupe. Les CE1 et CE2 partent travailler dans une autre classe : forcément avec plusieurs niveaux, on ne peut pas demander la même chose à chacun d’entre eux. Mais, forcément, l’écriture, c’est moins marrant, « c’est ce qui plaît le moins », glisse l’instituteur amusé. Mais pour autant, est-ce que ça leur plaît ces ateliers radios ? C’est un oui général dans la salle ! Armel précise enthousiaste, « j’aime bien les interviews et parler dans le micro ! ». L’instituteur, aussi, est emballé par le projet : « Pour beaucoup c’est une ouverture sur la radio, même si on ne se déplace pas dans les locaux de Transistoc’h, c’est une façon de leur faire découvrir un média qu’ils n’écoutent pas forcément. C’est aussi grâce à des projets extérieurs comme celui-ci que l’on peut faire de l’éducation aux médias. Et puis, ici, comme on est loin de tout, on est toujours partants pour ce genre de projet ! ».