Rives et récits
Atlas de la Rance par Radio Parole de VieCarte d'identité
Petit fleuve côtier long de 106 km, La Rance prend sa source à Collinée, dans les Côtes-d’Armor. Elle se jette dans la Manche entre Saint-Malo et Dinard en Ille-et-Vilaine. Son bassin comprend trois zones : depuis sa source au Mené, de Caulnes à l’écluse du Châtelier et enfin son estuaire entre les pointes d’Alet et de la Vicomté. Jusqu’en 1963, elle se frayait un chemin jusqu’à l’île de Cézembre en baie de Saint-Malo.
Elle offre un continuum entre collines et plaines, sources et terres de paysans, maisons de marins et chantiers navals ou encore moulins à marée.
Episode 1 : Une approche pédagogique sensible
REPORTAGE
ENTRETIEN
Par Nicolas Milice – Radio BOA
Episode 2 : Usages passés et défis actuels
Plusieurs problèmes ont été détectés sur la Rance dont la sur-sédimentation. C’est-à-dire le sur-envasement de la partie de ce cours d’eau. Un phénomène qui s’est accentué depuis la construction du fameux barrage de la Rance et son usine marémotrice gérée par EDF. Visite guidée à travers l’histoire de l’évolution de la Rance et l’évocation des défis actuels avec Evelyne Ollivier l’Orphelin, d’Eau et rivière de Bretagne et Nicolas Bessec du collectif Les Vagues.
REPORTAGE
Jean-Christophe Nava – Radio Parole de Vie
ENTRETIEN
Yann Godet, Maire de Plouër-sur-Rance
Par Nicolas Milice – Radio BOA
Genèse
L’atlas socioculturel de la Rance est une réponse à un besoin de récit face à ceux que Boris Cyrulnik appelle « les mangeurs de vent », ceux qui sont déracinés du réel, porteurs de croyance et qui peuvent être très convaincants. Ce sont aussi ceux qui proposent une illusion confortable, euphorisante alors que notre planète brûle, que les sept limites planétaires sont atteintes dont celle de l’océan, que la biodiversité dont nous avons tant besoin s’efface et disparaît. « Les mangeurs de vent », sont aussi ceux qui « gobent » tout.
Tout au contraire, l’idée de l’atlas de la Rance était d’être des « laboureurs ». Il s’agit de faire appel à ceux qui ont un savoir enraciné, capables de se confronter à d’autres pour trouver ensemble les meilleures solutions. Une association malouine portait ces valeurs, Les Vagues. Avec Eau et Rivières de Bretagne, ils ont créé un partenariat pour porter des récits inspirants favorisant l’esprit critique et des propositions et comportements durables.
Objectifs et démarche
L’atlas de la Rance, donne la place aux idées, à la connaissance, à l’imagination créative d’une culture singulière et effervescente. Adossé sur la théorie de l’attachement et du sensible, il tente d’expliquer, pour devenir résilient de comprendre et de savoir comment affronter le fracas écologique autour de La Rance : de Léhon à la baie de Saint-Malo. L’atlas n’est pas là pour exalter le territoire et son histoire, pour retrouver le pays d’avant, mais pour tenter de rallumer, avec ses habitant·es, la flamme de ce pays port monde qui a fait de la création, de la découverte son oriflamme.
La première démarche a été de confier aux habitant·es la parole. Ils l’ont transmise au travers d’un livre « À Voix Haute », qui recueille leurs attachements. Dans l’émerveillement, ou dans le débat, il expose avec poésie la pluralité des points de vue. La seconde approche consistait à aller à la rencontre des habitant·es sur leurs lieux de vie. Des traversées, trois par an, sont programmées autour de trois grands thèmes : la biodiversité, la lecture de paysage et les orientations du futur. Les moments forts sont restitués dans un carnet de bord et des sons sont enregistrés. Au fur et à mesure, la carte sensible de la rivière se construit.
Les traversées sont des moments de découvertes et de dialogues importants. La première traversée s’est tenue à Alet en janvier 2025 avec des jeunes de l’IUT de Saint-Malo. Un lieu privilégié pour observer et comprendre la baie de Saint-Malo et l’estuaire. Elle a été suivie d’une seconde à Pleudihen à la cale de Mordreuc en avril 2025, connue, par la présence du phoque Joséphine. Une lecture de paysage et un espace de réflexion dans un tiers-lieu accompagnaient cette traversée. Enfin, la dernière s’est tenue à Plouër, reconnaissable par ses maisons construites par des capitaines et agrémentées de palmiers et de chênes-lièges, venus d’horizons lointains.
Résultats et impacts
Démarré en janvier 2025, l’atlas socioculturel a révélé, au cours des 8 mois précédents, lors de l’expérimentation auprès des habitant·es du territoire, les attachements de 38 auteur·rices et la nécessité d’agir pour préserver l’estuaire de la Rance et sa qualité de vie. Une conférence s’est tenue à Saint-Malo à deux reprises sur le thème du jardin de la Briantais, un lieu de sociabilité qui accordait au paysage et à l’eau la prééminence.
Les solutions fondées sur la nature sont des actions qui s’appuient sur les écosystèmes pour relever les défis que posent les changements globaux à nos sociétés comme la lutte contre les changements climatiques, la gestion des risques naturels, la santé, l’approvisionnement en eau ou encore la sécurité alimentaire. Appliquées à La Rance, ces solutions se traduisent par des zones enherbées, un conservatoire de pommes locales, un cimetière porteur de biodiversité, des murs fleuris. Ils participent ainsi à la préservation des écosystèmes et à la qualité de vie.
Et demain ?
L’Atlas socioculturel de La Rance a permis de renforcer le lien avec les habitant·es et de favoriser la prise de conscience de la situation face au dérèglement climatique. Il répond aux attentes des jeunes. Il encourage la connaissance, la sensibilisation, le partage et permet à chacun d’être en action. Il ne substitue pas au politique. C’est par la loi et par les actes que la volonté collective peut se traduire en réalité. Il priorise les SfN, une agriculture respectueuse et la protection de la rivière. Il apporte une réflexion citoyenne sur le devenir de l’estuaire de la Rance.
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