Le ciel est d’un bleu épatant. Celui qui sied si bien à Saint-Malo. Ce mardi 7 février 2023, il n’y a guère que l’air frais vivifiant qui nous rappelle que nous sommes encore en hiver. Il est 14 h et le studio de Radio Parole de vie, exposé plein sud, brille d’une lumière froide et directe. À l’intérieur, un petit attroupement. Il s’agit des élèves de CM2 de l’école Jean de La Mennais à Saint-Malo, venu•e•s visiter les studios. La classe est séparée en demi-groupe. Ils sont 13 à découvrir avec curiosité l’univers de la radio. La veille, le premier groupe s’y était amassé avec le même intérêt. Cette rencontre est orchestrée dans le cadre « Du musée au micro ». Une action d’éducation aux médias qui a commencé en septembre 2023, créée à l’initiative de la CORLAB et de Bretagne Musées, dont vous nous parlions dans la dernière newsletter.

Après la visite, Jean-Christophe Nava, coordinateur et journaliste à Radio Parole de Vie affiche un grand sourire : les échanges avec les élèves ont été riches et intéressants. On le sent, l’homme de radio aime autant être derrière le micro, qu’à côté, pour inculquer les notions de responsabilité du discours… Ou en premier lieu, transmettre sa passion.

Une radio confessionnelle et un média de proximité

Nous nous installons dans le petit studio, qui fait aussi office de régie pour le grand studio. Derrière la vitre qui nous sépare de ce dernier, un enregistrement commence. Il s’agit d’une émission autour de la bible, animé par deux bénévoles, dont un pasteur. Les conversations vont bon train avec l’invitée.

Le coordinateur s’assure du bon déroulé technique « ils viennent et font plusieurs émissions à la suite, c’est plus pratique pour eux », m’explique-t-il. Tout en gardant un œil sur le moniteur, il me raconte avec affabilité l’histoire de « RPV ». Elle voit le jour en janvier 1982 (ce qui en fait l’une de nos plus anciennes radios !), à l’initiative d’un pasteur, « ça s’est fait avec les moyens du bord », relate Jean-Christophe, « avec l’idée d’avoir un climat apaisé sur les ondes autour de la vie locale et d’avoir des émissions autour de la bible ». Elle se définit alors comme une radio chrétienne d’obédience protestante, ce qu’elle revendique encore. Mais attention, ici pas de prosélytisme. Si l’on peut y entendre des prédications le week-end et le matin, Jean-Christophe précise, « c’est une radio confessionnelle, mais c’est un média de communication sociale de proximité ». Dans l’ADN de la radio : questionner. « Notre ligne éditoriale, c’est concevoir et diffuser des programmes nourrissants, au sujet de notre bassin de vie. On rend compte de la vie associative, de la santé, de la culture, de la vie sportive, de la solidarité. Et nous sommes de plus en plus sollicités », estime le journaliste ravi de s’investir sur le terrain. La radio accompagne en effet bon nombre des événements qui se déroulent dans le pays malouin, comme par exemple « Étonnants voyageur ». Côté émission : Jean-Christophe anime la matinale du lundi au jeudi. Avec une petite particularité : les interviews y sont filmées ! Un choix éditorial pris il y a quelques années. La programmation musicale est quant à elle éclectique, « ça va de la variété française et internationale à de la musique classique, celtique ou encore des chants chrétiens », déroule l’homme de 48 ans au regard bleu perçant.

Des moyens du bords à la professionnalisation

Au fil des années, la radio se professionnalise : le premier salarié est recruté en 2002. En 2004, Jean-Christophe est recruté, puis c’est le cas de David Hermy, journaliste et technicien, en 2007. En 2018, c’est Isabelle Boschel qui rejoint les deux hommes pour s’occuper des partenariats et de la communication. C’est donc trois salarié•e•s qui font vivre l’association. Cette année, un volontaire en service civique partage leur quotidien « nous l’avons accueilli avec l’agrément de la CORLAB et découvre le volet technique ». Une dizaine de bénévoles s’investissent également régulièrement.

La radio a connu différents lieux, notamment intra-muros avant d’arriver dans les locaux qu’elle occupe depuis 2012. Il s’agit d’un lieu privé mis à disposition pour la radio : 70 m² bien pensés, où l’on se sent bien. Un cadre d’où l’on peut prendre de la hauteur : situé au dernier étage de l’immeuble, du balcon une vue sur la ville et sur son antenne, située, elle, sur le toit. Un endroit plus stratégique aussi, tant pour aller faire des reportages, que pour mener des missions sociales ou d’éducation aux médias. La radio intervient par exemple une fois par mois dans un EPHAD.

Pour l’avenir ? « Nous souhaitons continuer notre travail d’information de proximité et les six grands axes sur lesquels nous avons centré notre activité : les partenariats associatifs, les volets éducatifs, culturels, l’intégration et la lutte contre la discrimination, le développement local et la sensibilisation à l’environnement. » La radio espère également bientôt être disponible en DAB+.