PONTIVY 92.6 FM
VANNES 94.8 FM
LORIENT 97.3 FM
NORD-MORBIHAN 101.7 FM
La radio associative et locale, bilingue Breton et alternative dans le Morbihan.
CONTACT
contact@rbg.bzh
Radio Bro Gwened
Maison Pour Tous,
6 Quai Plessis
56300 Pontivy
02 97 25 14 00
Écouter le direct
C’est quoi Radio Bro Gwened ?
Depuis 1983, Radio Bro Gwened affirme sa singularité en tant que radio locale et associative. RBG propose une radio qui se veut alternative : sans publicité, proche de son territoire, avec une programmation musicale à la fois proche et curieuse (musiques de Bretagne, du monde…), une radio bilingue (60% en breton / 40% en français).
Près d’une centaine bénévoles participent à la vie de la radio, soit en animant une émission ou des chroniques régulières pour les magazines ou encore en proposant l’organisation d’animations spécifiques.
Radio Bro Gwened fait partie du réseau Brudañ ha Skignañ.
à la découverte de
radio Bro Gwened
La maison pour tous de Pontivy (56) est une grande bâtisse qui donne sur le Blavet, la rivière qui traverse la ville avant de se jeter dans le canal de Nantes à Brest. C’est un lieu de vie : la médiathèque est à deux pas, dans les locaux on trouve un centre social, des associations diverses et à l’étage : les locaux de Radio Bro Gwened. Un cocon spacieux, idéal pour accueillir les sept personnes qui y travaillent. Dans la cuisine, lieu d’échanges agréable, le poste de radio est réglé sur le 92.0 FM. Une assiette Henriot orne l’un des murs, avec sous le traditionnel couple breton (coiffe pour la femme, nuque longue surmontée d’un chapeau Bigouden pour l’homme) un « Radio Bro Gwened » dans la typographie caractéristique des ateliers quimpérois. C’est là que Gaël Le Du et Louis Bellec dit Loeiz, respectivement directeur et bénévole de RBG (voir son portrait à droite), me content à tour de rôle l’histoire de la station bilingue.
« On n’avait aucune conscience de ce
que c’était de faire de la radio »
Tout commence à quelques kilomètres de là, dans le garage de Loeiz à Malguénac au lieu-dit le « Resto » (qui signifie un lieu de passage en breton : idoine en sommes), il y a bientôt quatre décennies. « Il fallait trouver un lieu et ça a été chez moi, l’antenne était au-dessus du studio », se souvient avec amusement l’homme à la voix douce. À la libération des ondes en 1981, lui et des ami·e·s réfléchissent à créer une radio « on voulait donner la parole aux gens qui parlent breton. Leur faire comprendre que ce qu’ils avaient à dire était intéressant. Que ce n’était pas que « des vieilleries » ». La petite bande, issue d’un collectif d’associations, se lance sans jamais avoir touché au médium. « On n’avait aucune conscience de ce que c’était de faire de la radio ». Alors entre bidouille et débrouille, au bout de quelques mois, ça commence à prendre forme. Une petite cabine sans porte accueille le matériel. Mais il reste encore à trouver un émetteur. Pas évident d’en dégoter un à l’époque, « il fallait en chercher à l’étranger, comme en Italie qui a avait libéré les ondes plus tôt » éclaircit Loeiz. Alors puisque certains d’entre eux bricolent en électronique, ils décident de le fabriquer eux-mêmes « on a passé beaucoup de temps à essayer et l’on a pu démarrer en mars 1983 ! », retrace Loeiz. D’abord, la station n’émet que les week-ends sur la journée. Il n’y a que des bénévoles, qui débarquent 5 minutes avant leur émission. Après quelques mois dans ces conditions, le maire de Bieuzy-les-eaux leur trouve un local dans une ancienne école (à nouveau dans un village qui s’appelle « Resto »). Dans ces conditions favorables ; un studio plus grand et la possibilité d’émettre toute la semaine, la radio se développe très vite. Une responsable d’antenne est embauchée avec la première subvention FSER, puis ça sera un journaliste d’information local en français.
60% de breton à l’antenne
Dans les revendications de Radio Bro Gwened, il y avait celle de proposer une programmation avec 50% de contenu en breton et 50% en français. « Mais au début, nous n’y étions pas. Maintenant, on pense que tout le monde parlait breton, mais non, c’était difficile de trouver des gens pour venir devant le micro ! » rappelle Loeiz, satisfait que la promesse initiale soit désormais tenue avec près de 60% du contenu en breton. Alors en 1989, une personne est embauchée spécifiquement pour mettre le breton à l’antenne : Monique Le Boulch. « C’était la personne adéquate, elle était originaire de Plouay et parlait un breton du cru. Intuitivement, elle savait ce qui pouvait bloquer les gens à parler la langue pour les mettre en confiance ». Elle crée l’émission Kreiz Mintin (milieu de matinée en français), l’un des programmes phares de RBG : 1h d’entretien avec un·e breton·ne de naissance, du lundi au vendredi. Désormais, elle est animée par Jeanne Chevrel arrivée en 2019. « Mais c’est de plus en plus compliqué de trouver des bretonnant·e·s nati·f·ve·s. Même si c’est plus facile de trouver des interlocut·eur·rice·s qui parlent la langue », souligne Gaël Le Du. Sur les quatre grands dialectes (Léonard, Trégorois, Cornouaillais et Vannetais) que comprend la langue bretonne, celui qui comprend le plus de différence est le vannetais, parlé sur une bonne partie de la zone de diffusion et de travail de Radio Bro Gwened (Radio Pays de Vannes en français, vous l’aviez ?). L’émission est la deuxième plus vieille de l’antenne, et constitue une mine d’or en matière de collectages. Un partenariat a d’ailleurs été mis en place avec les archives départementales du Morbihan depuis 10 ans, dans le but de numériser les émissions afin de les conserver et les valoriser.
Donner la parole au plus grand nombre
Quant à la ligne éditoriale, l’importance de produire de l’information locale est présente depuis le début avec la volonté de donner la parole au plus grand nombre. « Pas toujours évident au quotidien, il faudrait plus de salarié·e·s », estime Gaël Le Du. Le tout en veillant à ne pas parler uniquement du sujet de la langue bretonne dans les émissions en breton. Quant à la musique, l’alternatif est revendiqué par l’antenne avec une tendance sur les musiques acoustiques et les langues minoritaires « je ne vois pas l’intérêt de diffuser des musiques que l’on entend sur d’autres radios ou sur des playlists Spotify de base », estime l’homme, dont le regard vert, fait écho aux rives du Blavet derrière lui, en contrebas. Avec un penchant pour la musique bretonne « ce sont nos partenaires culturels », précise le directeur. D’ailleurs, RBG partage ses locaux avec le Kan Ar Bobl, une association qui organise un concours de chant breton, de musique bretonne et de culture bretonne créé en 1973.
Et pour l’avenir ? La radio se positionnera sur le même territoire que la FM pour le DAB+. En mars 2023, elle fêtera ses 40 d’existence, un beau moment à venir !
Le portrait radio
phonique
Loeiz Bellec, 40 ans, toujours bénévole !
À la rencontre de Louis Bellec, dit Loeiz, l’un des créateurs de Radio Bro Gwened et toujours bénévole.