LE FAOU 100.4 FM
La radio associative du centre Finistère depuis 1994.
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Radio Évasion
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« Les circuits courts de l’information »
Au centre du Finistère, Radio Évasion est une radio de catégorie A. Elle se définit comme citoyenne apolitique et laïque. Elle travaille à révéler et à promouvoir les initiatives locales, elle aide au développement de la vie locale en donnant aux collectivités locales, aux associations, aux citoyen.ne.s les moyens de s’exprimer à travers les ondes. Elle propose une information de qualité à destination de l’ensemble de la population de son territoire. Tout en sensibilisant les citoyen.ne.s aux problèmes environnementaux et plus globalement en explicitant la démarche de développement durable. La station souhaite permettre l’expression de l’ensemble des groupes socioculturels et favoriser l’échange entre ceux-ci et contribuer à lutter contre toutes les formes d’exclusion. Prendre en compte la population dans sa diversité. Elle cherche à favoriser la découverte musicale et la rencontre avec toutes les formes de culture.
à la découverte de
radio Évasion
C’est une radio que l’on ne soupçonnerait pas à cet endroit et c’est bien tout ce qui fait son charme. Elle m’évoque un souvenir heureux au retour d’une journée d’hiver ensoleillée en centre-Bretagne. Comme l’astre s’abaissait pour de bon vers Lennon, sur la RN164, l’on zappait les fréquences sans grand espoir, jusqu’à tomber sur le 100.4 FM, indiqué « Révasion » sur l’auto radio. Et la surprise de tomber sur du Joanna Newsom, une artiste folk américaine que j’affectionne. Un « trop stylé ! » semi-adolescent m’avait alors échappé, symptomatique surtout, de ce plaisir de découvrir une nouvelle radio qui nous plaît. La station nous avait accompagnés avec une playslist éclectique qui n’avait cessé d’étonner nos oreilles, jusqu’à ce qu’elle se brouille vers le pont de l’Iroise à Brest. C’est Yann Simon, le directeur et coordinateur de Radio Évasion qui est à l’origine de la programmation musicale justement, « mais les services civiques m’aident maintenant », explique l’homme aux cheveux bouclés poivre et sel, des yeux verts pétillants, derrière des lunettes dans un type de monture aviator. L’idée ? Choisir de la musique actuelle (le grand écart du rock au reggae) qui vient d’un peu partout dans le monde « et pas seulement de la pop mainstream anglo-américaine. Un peu comme ce que font les TransMusicales à Rennes ». Il regarde l’écran de diffusion dans le studio et étaye, « là du Daniel Rossen va succéder à du Altin Gün puis il y aura du Stevie Wonder ». Tous les jours d’ailleurs, le magazine Sonar met à l’honneur la nouvelle production d’un·e artiste durant 15 minutes.
Faou de radio
Radio Évasion, pourtant, ça ne sonne pas trop découverte musicale, me fait remarquer Yann. « Avec ce nom, on imagine une prog’ année 80 de mauvaise qualité. Ça fait 12 ans qu’on veut changer de nom, mais on a beau faire des brainstormings on ne tombe jamais d’accord » relate-t-il amusé. Située au Faou, une petite bourgade charmante (dans les mille habitants et estampée « petite cité de caractère »), la radio loge dans une ancienne école à côté de la mairie, qui leur loue d’ailleurs les locaux (un budget dans le budget). Un escalier en bois que l’on monte, comme l’on remonte l’histoire : des affiches de festivals et concerts de ces 20 dernières années tapissent les murs. 200 mètres carrés dans leur jus, que la radio occupe depuis 2013. Du studio, lui flambant neuf, une vue sur la place du village. Un endroit stratégique, puisque le bus s’arrête juste devant. Idéal pour les services civiques, bénévoles ou même les invité·e·s. Son antenne, basée à Quimerc’h couvre un territoire qui se superpose sur le parc régional naturel d’Armorique et abreuve les trajets pendulaires entre Brest et Quimper, comme les virées à la mer les jours de beaux temps.
De 50 à 200 watts
Premier salarié à être embauché en 2009, Yann est indissociable de la station et de son évolution. Mais plutôt que de parler de son travail, il préfère mettre en avant celui de l’association et des bénévoles « j’ai toujours été bien épaulé par notre CA, une sorte de mini CORLAB », explique-t-il. Avant de raconter l’histoire de la radio.
Tout commence en 1994, Stéphane Le Cuff est un passionné de technologie qui décide de créer une radio chez lui, à Rosnoën. Une association l’AFER (l’association pour la favorisation de l’expression radiophonique) voit le jour pour appuyer la candidature. Une fréquence provisoire est donnée : le 100.4 FM, avant qu’elle ne devienne permanente en 2001. Le créateur laisse peu à peu sa radio à l’équipe de bénévoles. Elle migre alors dans la maison des associations toujours à Rosnöen. Un tout petit local d’une pièce. Jusqu’en 2008, il n’y avait pas grand-chose qui s’y passait. Et à vrai dire, le secteur de diffusion était sacrément limité « à l’époque, la fréquence était de 50 watts. En général, les radios associatives sont à 200 watts, ce qui permet de couvrir le territoire d’une grande ville. Là, on ne nous entendait qu’à Rosnoën et au Faou », se souvient Yann Simon. Alors les bénévoles décident soit de rendre la fréquence, soit de la développer. Ils songent à créer un poste à mi-temps dans ce but. « Ils se sont dit : » on ne va jamais trouver quelqu’un. Personne ne connaît ou n’écoute la radio » ». Yann y anime alors une émission de musique. « J’étais graphiste et mon travail ne me plaisait plus, alors je me suis dit pourquoi ne pas essayer ! Ils se sont dit » y’a un suicidaire « là, on va lui donner le boulot ! » » relate Yann avec beaucoup d’humour. « Le fait de rencontrer des gens et la radio, ça a pris le dessus sur le reste », décrit le passionné. Les heures sur son poste augmentent au fur et à mesure et depuis 2019, il est désormais en temps complet de 35h. En 2012 a lieu une seconde embauche : Pierre-Yves Boussard (animateur et à l’action socio-éducative) passé à temps-complet en avril 2022. En 2018, c’est Véronique Muzeau qui arrive. La journaliste anime désormais chaque midi l’émission emblématique de Radio Évasion, le LEM. Enfin, c’est Jeanne Blanchard qui occupe un poste à mi-temps depuis septembre 2021 où elle jongle entre les animations socio-éducatives et la production sonore. « Un emploi aidé que l’on espère pérenniser ».
Faire connaître le territoire
Quant à la ligne éditoriale ? « Je ne serais pas capable de répondre de façon synthétique », rigole Yann. Après quelques détours, il tranche « c’est une radio généraliste, qui parle de son territoire : du social de proximité. Nos valeurs, c’est vraiment de faire connaître le territoire avec un tropisme fort sur la protection de l’environnement et toutes les valeurs de l’économie sociale et solidaire ». À l’image de l’émission quotidienne de Véronique. Outre ses programmes, Radio Évasion diffuse également des émissions d’ailleurs : « on n’en rougit pas, 50% de la grille est constituée de programmes tiers issus de partenariats avec des radios ou des product·eur·trice·s indépendant·e·s, on leur ouvre notre antenne ! ». Comme l’émission féministe « Des poils sous les bras » ou « H1000 », un voyage sonore dans la montagne à partir de 1000 mètres d’altitude.
Et pour l’avenir ? « On espère un déploiement sur Quimper avec le DAB+. Il n’y a pas de radio associative francophone sur cette commune et nous travaillons déjà là-bas depuis longtemps. Nous y faisons beaucoup d’action culturelle et nous y avons pas mal de partenariats ». C’est d’ailleurs de là que viennent le plus grand nombre de bénévoles à Radio Évasion.
Le portrait radio
phonique
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