LES TIERS VEILLEURS

Cette fonction singulière, soutenue par la Région Bretagne, se situe à la croisée de la médiation, de la vigilance et de la facilitation. Le ou la tiers-veilleur·euse n’est ni chercheur·euse, ni acteur·rice de terrain, mais une personne extérieure chargée de fluidifier les échanges et de garantir la co-construction des savoirs.

Comme l’explique Olivier David, Vice-président à l’Enseignement supérieur et à la Recherche à la Région Bretagne, l’appel à projets Recherche et Société a été pensé pour « renforcer le dialogue entre sciences et société ». Mais rapprocher deux univers aux langages, codes et statuts différents n’est pas toujours évident. D’où l’idée d’introduire un tiers médiateur, capable de repérer les malentendus, d’anticiper les blocages et de favoriser une dynamique collective constructive.

Dans les projets, les profils des tiers veilleurs sont multiples : doctorant·es, militant·es associatifs, chercheur·euses en sciences sociales, facilitateur·rices, artistes… Tous ont pour boussole la vigilance sur la qualité des relations et la co-construction effective des savoirs.

Au micro de Radio Balises, plusieurs expériences viennent illustrer cette fonction encore en construction :

• Yaël Le Clec’h et Pascale Perron, engagées dans le projet « Territoire commun » à Combrit Sainte-Marine, montrent comment la présence d’une tiers-veilleuse permet d’ouvrir des espaces de dialogue sécurisés et de faire émerger des perspectives nouvelles sur la transition écologique et sociale.
• Cécilia Querro et Marie-Renée Guével, investies dans le projet « Relais » autour des dynamiques locales de santé, racontent comment l’observation, la rédaction de journaux de bord et la reformulation facilitent la coopération entre chercheurs et acteurs de terrain.

Ces récits témoignent de l’importance de ce rôle hybride, parfois discret, mais déterminant pour que les collectifs tiennent dans la durée et aboutissent à des résultats partagés.

L’épisode revient également sur l’histoire de ce dispositif. Initialement pensé comme une simple observation externe, le rôle de tiers veilleur a pu évoluer vers une fonction plus active d’accompagnement éthique, de médiation et de soutien au collectif. Aujourd’hui, la Région Bretagne finance leur intervention à hauteur de 5 000 € par projet et réfléchit, avec les tiers-veilleur·euses des projets déjà lauréats, à l’élaboration ou l’évolution d’outils d’appui ou de suivi de ces missions (fiches de suivi, de guides de bonnes pratiques, bilan d’intervention…).